République démocratique du Congo (DRC) – Pays prioritaire en matière des droits de l’homme
Updated 8 February 2017
République démocratique du Congo (DRC)
La situation des droits de l’homme en République Démocratique du Congo s’est détériorée en 2015. Quelques progrès ont été réalisés sur les efforts visant à lutter contre les violences sexuelles, mais d’autres droits de l’homme continuent d’être violés, notamment ceux liés au processus électoral. Des arrestations arbitraires et des emprisonnements sont opérés, des rapports de tortures d’activistes politiques signalés, faisant état des atteintes à la liberté d’expression et des exécutions extrajudiciaires par les agents de l’État.
En 2015, le travail du Royaume-Uni sur les droits de l’homme en RDC était axé sur la protection de l’espace politique et la prévention des violences sexuelles et celles basées sur le genre. Nous avons œuvré à bâtir la stabilité à long terme dans l’est, par le biais des contributions à la MONUSCO (Mission de Stabilisation de l’ONU en RDC), au travail accompli par le Ministère britannique de la Coopération internationale ainsi qu’aux projets soutenus par le Fonds sur les conflits, la stabilité et la sécurité.
Nous étions préoccupés par le resserrement de l’espace politique en 2015. Un certain nombre d’arrestations arbitraires de journalistes ont eu lieu, impliquant des personnalités de la société civile et des défenseurs des droits humains (DDH). L’ambassade britannique à Kinshasa assure le suivi régulier des procès des détenus politiques et présente ses préoccupations aux plus hautes instances du gouvernement de la RDC. Nous avons évoqué officiellement l’affaire des activistes Filimbi et Lucha, impliquant de jeunes gens arrêtés en mars et en avril 2015 lors d’un atelier visant à encourager les jeunes congolais à s’acquitter de leurs devoirs civiques de manière pacifique.
Le gouvernement de la RDC a accompli certains progrès dans la lutte contre l’impunité au sein des forces armées. En septembre l’Auditorat militaire a rendu son verdict en confirmant la condamnation du Colonel Mukalayi pour l’assassinat du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya. En décembre, l’Assemblée nationale a adopté la législation portant mise à jour du Code pénal militaire, abolissant ainsi l’immunité pour ces crimes à l’égard du chef de l’Etat et d’autres personnalités du gouvernement. En revanche, nous craignons que beaucoup de personnes dans les forces de sécurité continuent à jouir de l’impunité pour les violations des droits de l’homme perpétrées.
Nous demeurons profondément préoccupés par les massacres commis à Beni et soutenons les actions menées par la MONUSCO en vue de prévenir des incidents futurs et réduire les violations des droits de l’homme dans l’est du pays. Nous sommes particulièrement troublés par la récente escalade dans le conflit ethnique opposant les Nande aux Hutus dans la province du Nord-Kivu.
Le Royaume-Uni finance des projets qui viennent à l’appui des victimes de violences sexuelles dans les zones de conflits pour obtenir justice. Nous collaborons avec le gouvernement de la RDC pour encourager l’utilisation du Protocole International de Londres the International Protocol on the Documentation and Investigation of Sexual Violence in Conflict par les professionnels médicaux et de la justice. Ce travail comprend la traduction du Protocole international en Swahili et en Lingala pour permettre son utilisation efficace au niveau local.
En 2016, le Royaume-Uni continuera à mettre l’accent, d’une part, sur l’espace politique et celui réservé à la société civile et, d’autre part, sur les abus liés aux prochaines élections présidentielles. Nous assurerons le suivi des arrestations, des détentions et des disparitions des personnalités de l’opposition et de la société civile et soumettrons toutes questions auprès du gouvernement de la RDC. Nous continuerons à encourager le gouvernement de la RDC à prendre des mesures concrètes pour améliorer le respect des droits de l’homme, notamment en prenant des mesures contre les groupes armés dans l’est. Nous poursuivrons également notre travail d’initiative sur la Prévention des violences sexuelles dans les zones de conflits. Il s’agit de financer un certain nombre de projets au niveau de la base et en étroite collaboration avec Jeanine Mabunda, Représentant personnel du Président de la RDC en matière de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants.